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yurugu portail

dimanche, juin 04, 2006

ETRE, PUISSANCE, LIBERTE


Il n'y a pas d'être sans puissance. L'Etat cependant n'est qu'une forme de l'être : sa forme politique. Elle n'est pas la forme absolue de l'être, contrairement à ce que pensait Hegel. Peut-être que l'être/puissance s'exprime mieux dans l'élément moral pur. On peut penser aussi à la technologie et par exemple, en ce qui concerne l'élément moral, à internet.

Ici la machine à remplacé le sujet naturel, ou réel. Ce sujet naturel n'est pas définissable seulement comme biologique. Il y entre aussi une composante immatérielle que nous nommons esprit, sans bien savoir de quoi il s'agit en vérité.

L'être absolu, c'est-à-dire la puissance absolue, c'est quelque chose qui est du domaine du transcendant, on ne peut le saisir rationnellement que comme Liberté.

La machine elle, aliène l'homme, en tant qu'elle substitue à l'élément moral inné, incréé, (c'est-à-dire libre), un élément moral artificiel, totalement controlable et donc en tant que tel, séparé de la dimension transcendante du réel absolu.

Internet a été inventé par des militaires, donc dans un but de puissance, de contrôle, de maîtrise de l'élément moral ; soit de sa soumission à des intérêts, à des calculs, à des volontés particulières. Internet a été le moyen pour l'homme de se soumettre la puissance libre de l'Esprit, de l'accaparer. D'où l'impression d'un danger majeur face à cette technologie. Mais le progrés avance ainsi par sauts dialectiques, la liberté s'accroissant avec la puissance, tout en s'opposant à elle.

Le contrôle absolu, ce ne pourrait être que la mort. De toute façon, il ne nous parait pas possible, structurellement parlant ; l'être suppose l'aléatoire, l'impossible, le non définissable, l'incontrolable (c'est-à-dire la liberté). Les entreprises d'arraisonnement de l'être sont donc à terme vouées à l'échec, que la contradiction vienne du dehors naturel (catastrophe), ou du dedans social (opposition politique et armée).

L'Etat qui n'est que la forme sociale et politique de l'être n'est donc pas l'être absolu. Faut-il donc aller chercher cet "absolu" introuvable et problématique du côté de l'esprit, dans l'élément moral ? Est-on là plus près du pur absolu ?

Pas sùr ! On en est peut-être tout aussi éloigné, le lieu de la transcendance étant quelle que soit la forme, le lieu de l'être considéré (social ou moral), définitivement sans commune mesure et hors de saisie. C'est cette rupture, cette solution de continuité que je voudrais penser. Là on n'est plus même dans le temps historique : l'absolu est an-historique. Si les formes sociales et culturelles de l'être humain se déploient dans le temps, l'absolu lui demeure au-delà.

Notre Etat actuel pourrait se définir comme technocratique, si du moins on veut en souligner le caractère aliénant. L'Etat démocratique alors ne serait qu'une illusion rhétorique, recouvrant la réalité des enjeux de puissance propres à l'Etat. Mais on peut aussi comprendre la démocratie comme un désir, allié de la puissance transcendante absolue, visant à subvertir l'ordre technocratique imposé par la super-puissance occidentale à notre monde terrestre. Je préfère quand à moi l'interpréter dans ce sens positif.

Ici je voudrais dire que la révolution islamique iranienne doit être comprise comme un mouvement authentiquement démocratique. Elle s'oriente en effet à partir du refus de la "techno-structure de contrôle" (Dantec), imposée par l'Amérique et ses alliés. Et elle se réfère aussi à la puissance absolue immaîtrisable et transcendante, même si nous n'en partageons pas l'interprétation religieuse et voudrions ici tenter d'en donner une version strictement laïque et rationnelle.
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