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yurugu portail

dimanche, juin 25, 2006

L'ALIENATION

Chacun a sa petite théorie de l'aliénation. Les marxistes, les anarchistes, les écolos, les fondamentalistes, les psychanalystes, ect... Ces théories sont plus ou moins claires. Par exemple je n'ai encore rien compris à celle des psy. A priori il s'agirait pour eux d'affirmer que a, la lettre de l'inconscient, objecte au savoir. C'est bien. Quand aux anarchistes, ils font de l'Etat la cause absolue du mal sur Terre. Sans Etat tout irait évidemment mieux. En fait, il y a il est vrai une idéologie de l'Etat (chez Hegel et Marx) qui tend à en faire un absolu totalitaire. Alors que l'Etat devrait se comprendre comme simple organisation de la vie collective. Une réalité relative. Pas toute.

L''homme, l'individu particulier, peut se sentir à bon droit aliéné par tous ces discours, idéologiques, politiques et religieux. Difficulté de s'inscrire dans une société schlérosée, hyper-artificielle, sécuritaire et technocratique. L'être naturel, absolu, se heurte aux réalités relatives construites, instituées, garanties, légétimées et autorisées qui prétendent se faire passer pour la vérité même. Moins il y a de liberté et plus elle est nécessaire, comme l'oxygène.

samedi, juin 24, 2006

LE SACRIFICE

le sacrifice est une donnée universelle et par là même fondamentale. Chaque société particulière en a élaboré sa version propre. Nous allons ici nous attacher à en saisir l'essence.

Le sacrifice est un rite de participation à l'absolu, c'est à dire au principe de l'être (mis à mort) et qui est la vie, soit la source de toute force, de tout bien.

Au fond l'animal sacrifié est un saint auquel on rend hommage, parce qu'en "consentant" à son sacrifice, il fait don à la communauté du principe (vie) auquel tous commmunient : c'est de ce principe (sang) qu'ils tirent leur force, leur union.

La loi du sacrifice est donc que je me maintiens en vie grâce à la vie d'un autre. Le thème essentiel ici étant celui de l'alliance, de la dépendance mutuelle, du partage.

Je ne peux me construire qu'avec, par l'autre. La vie est donc d'abord circulation. Réduit à Je, coupé des autres, de l'alliance, de l'amour, c'est à dire du circuit vital, je meurs.

Ce qu'enseigne le sacrifice, c'est donc qu'au-delà de l'être particulier, il existe un circuit vital métaphysique, auquel tous les êtres participent et qui est la source de vie. Ce circuit vital peut être aussi défini comme Alliance et en faire partie ou non, dépendre de considérations morales (ex. de la religion monothéiste). C'est ainsi que les censeurs, les procureurs, les juges, les accusateurs (scribes et pharisiens de tout poil) ont commencé à prendre de l'importance. Jusqu'à aujourd'hui.

Auparavant en effet, dans la religion archaïque l'introduction à l'alliance (circuit vital) ne dépendait que de règles magiques et logiques. Le monde moral reposant sur des lois mécaniques, comme le monde physique. Mais la nouveauté a été l'invention de considérations morales, autorisant ou interdisnat la participation à l'alliance. C'est alors que le poison moral clérical a commencé à s'insinuer dans le corps social jusqu'à son pourrissement complet.

Rien en effet à priori ne peut justifier le Sujet tant qu'il reconnait le principe d'une instance morale de surveillance (sur-moi). Il ne peut donc s'en libérer, qu'en niant la légitimité même de cette instance (autorité morale, savoir, etc...). Il cesse alors d'y être assujetti.

jeudi, juin 22, 2006

LE PRINCIPE NATUREL

L'être est avant le sujet. Il en est de même pour le désir (l'être est puissance ou désir d'être) qui traverse le sujet. Par rapport au réel de la pulsion naturelle, le sujet est donc en position secondaire. Aussi il doit établir un rapport volontaire, intentionnel avec l'être : soit en l'acceptant et en l'assumant (solution de l'alliance), soit en le refusant (solution de la division).

Ce qui apparait comme symptôme, manifestation de l'Autre lieu de l'inconscient, c'est l'être en tant qu'il est par le sujet, non pas forcément refoulé, mais plus simplement ignoré, oublié. Aussi y a-t-il dans nos cultures déracinées actuelles, un effort à faire pour éveiller le sujet à l'écoute de cette autre part de lui-même, en lui-même oubliée.

C'est à ce travail que je m'applique ici.

Dernière formule : il n'y pas d'être sans autorité, désir ou puissance.

Il faut donc combattre toute forme de négation de l'être :
- Religion
- Aide sociale (l'aliénation suprème !)
- Anarchie (anti-autoritarisme)
- Psychanalyse

That all folks !

mardi, juin 20, 2006

LA CULPABILITE

La culpabilité n'est pas une spécificité de la France ou de l'Europe, mais elle peut être entretenue ou aidée, par exemple du point de vue politique par les communistes et du point de vue moral (voire psychologique) par les psychanalystes.

Il y a un malaise français qui tient au fait que les gens ont tendance à se laisser influencer et berner par le premier gardien du trône ou de l'autel venu. Sans doute un héritage de notre catholicisme : hélas nous ne sommes pas protestant. Tant pis ; nous allons le devenir.

On peut aussi ajouter à la culpabilité l'humiliation, ce qui est très courant. Comment on s'en sort alors ? Certainement pas avec un psychanalyste ! Leur théorie à la base en effet (tant pis pour les naïfs qui n'étaient pas encore au courant), c'est que l'homme est par essence, nature ou nécessité, ou structure (qu'est-ce que ça veut dire ?) est coupable. Aucune chance de s'en tirer donc, sinon en acceptant toutes leurs conditions... sans condition. Du coup, on ne s'en relève jamais de leur "diwan".

Résumé : psychanalyse = piège à con (on ne le répètera jamais assez).

Mais bon il n'y a pas que la psychanalyse et ses agents de contrôle moral qui nous font chier. Il y a aussi les fondamentalistes de tous bords, les ayathollas (comment ça s'écrit ?) refoulés, les derniers "cocos" en vie, les plus purs, les plus durs : les plus dangereux. Mais il y a aussi les néo-cons impérialistes, capitalistes et libéralistes de tous poils qui pensent qu'il faut imposer un ordre policier pour tenir toute cette petite planète, dont ils ont en quelque sorte la charge morale (et donc le droit d'exploitation absolu).

Cela donne envie de crier très fort, non?

jeudi, juin 08, 2006

MON DESACCORD AVEC LA PSYCHANALYSE

Lacan pense donc que ce qui est en jeu dans l'analyse, c'est un attachement au sens dans la chose dite, le sujet ne parvenant pas à faire le sacrifice de l'objet de "j'ouis-sens". C'est là une position qui entraine automatiquement le mépris de la chose dite, sous couvert d'épuration.

De sorte que ce qu'aurait à dire le sujet passe au second plan, voire est systématiquement refoulé. Pour moi, le problème n'est pas au niveau du signifiant, du discours, de la lettre, mais de l'être. C'est là que le sujet peut être enfermé dans une aliénation de soi qui équivaut à un rejet, un refus de reconnaissance. Quand ce qui est refoulé n'est plus de l'ordre d'un contenu moral réprouvable, ce qui est en jeu ce pourrait bien être l'être dans sa racine même, dans ses fondements. Alors ici il n'est plus pertinent de se demander s'il y a ou non une consistance dans le dire, parce que ce n'est pas ce lieu qui est concerné. Et continuer à penser que le sujet ne veut rien savoir de sa jouissance, qu'il "résiste", c'est concrètement de la saloperie pure et simple, il n'y a pas d'autre mot pour le dire.

Aussi il peut être légitime pour un analysant d'envoyer balader son analyste et la psychanalyse avec par dessus le marché. Aucune théorie ne pouvant prétendre à un savoir préétabli sur le sujet ; c'est à lui de se définir par et dans sa parole.

Vive la Liberté !

mardi, juin 06, 2006

L'IDEAL ET LE REEL

Nous sommes les sujets d'une Division structurelle :




Idéal / Réel
Esprit / Matière
Absolu / Relatif
Conscience / Etre


Cette Division peut se nommer aussi :

Désir, Différence, Espacement, Dialectique...

Face à cette Division on aurait le choix entre :


  1. La Forclusion, soit le refus de la division (choix du pire)
  2. L'acceptation ou l'Intégration subjective de la division
Du moins c'est là l'apparente structure rationnelle de notre subjectivité. Mais le problème (sinon ce ne serait pas rigolo), c'est que cette structure peut en fait être dépassée, c'est à dire qu'un passage pourrait (on est là dans le conditionnel) être trouvé entre Idéal et Réel.
Les genres de solution de la division auxquels je pense, sont les états modifiés de conscience, les transes chamaniques ou mystiques, etc... Ces expériences de l'extrème semblent nous instruire sur l'existence d'une autre dimension de l'être, accessible uniquement par des moyens psychiques.
Ici je pense aussi à l'inconscient de la psychanalyse. Pour moi il n'est pas réductible à du refoulé moral (sexuel) - thèse freudienne - et encore moins à du pur code signifiant (vide de sens) - thèse lacanienne. Je pense que l'inconscient est justement cette porte qui nous permet d'accéder à l'Autre dimension de l'être. Cette dimension "A", je la définirai d'abord comme Puissance, c'est à dire puissance cause de l'être. D'où son lien avec le sexuel.
Pour accéder à un vrai savoir, il faut méler de l'irrationnel, du poëtique, de l'onirique au rationnel ; pour y voir un peu plus clair, il faut méler de l'obscurité à la lumière.

lundi, juin 05, 2006

L'ETAT DEMOCRATIQUE ET L'ABSOLU

L'Etat démocratique, rationnel, technologique qui est le notre, est comme tout Etat confronté au problème de la puissance. Comment l'assumer sans pour autant tomber dans le piège de la dictature, soit de la recherche du pouvoir pour le pouvoir, sans médiation, sans contrôle éthique ?

D'autre part, on sait que l'autorité morale (religieuse, socialiste, humanitaire...) n'est pas forcément pertinente si elle oublie le principe de l'alliance nécessaire avec la puissance (le réel), la cause naturelle de l'être.

Il me semble que la première règle est celle de l'interdiction de l'identification de l'Etat avec la cause absolue, qui doit demeurer transcendante, c'est à dire indépendante et inaliénable de toute institution ou forme de contrôle humain. En somme l'absolu doit demeurer libre (on pourrait aussi dire saint ou sacré). Et en même temps il doit pourtant être identifié au lieu de la cause de l'être social et individuel.

Cet absolu on peut chercher à le définir comme Liberté ou Nature. Aussi comme Esprit. Mais certainement pas comme Etat politique. Le mieux pour l'Etat démocratique est le maintient d'un état naturel de contradiction, en évitant le piège de la solution finale (éthique ou militaire). L'Un n'est pas l'objectif de l'Etat démocratique. Le dépassement de toutes les contradictions, ce ne peut être que la mort. Donc, pas la meilleure des solutions.

Assumer nos contradictions, nos imperfections, nos limites, l'impossiblité d'une cohérence et d'un ordre absolu. Bref, accepter la vie quoi ! Ce qui ne veut pas dire accepter n'importe quoi, ne plus défendre des principes essentiels comme celui de la dignité humaine et renoncer à la liberté. Ca non jamais ! Chancun défend ce qu'il a à défendre et il n'y a pas de point de vue objectif planant, extérieur à l'être ; il faut penser avec ce qu'on est, c'est à dire en effet d'abord assumer cet être-là.

Il faut donc commencer par se libérer des hyper-discours aliénateurs de l'être, qui prétendent représenter une vérité absolue abstraite, valable partout et pour tous, en dehors de toute considération de Lieu, de Temps, de Situation relative concrète. A chacun d'assumer là où il est ce qu'il est, son désir et ses besoins.

L'Etat démocratique ne représente pas l'absolu, il assure la garantie d'un espace politique Libre, dégagé de tout à priori moral ou identitaire. Il prends certes les personnes à partir de leur individualité abstraite, mais c'est pour défendre le principe de leur égalité. Cette égalité n'existe que dans un plan, une dimension strictement morale, ce qu'ont critiqué les communistes. Mais c'est parce qu'ils ne voulaient reconnaitre aucune réalité à la dimension morale : c'est là la position du rationnalisme matérialiste, quelque peu étroit à notre point de vue.

Au contraire pour nous, la dimension morale existe bel et bien et c'est même là que l'être se constitue comme absolu inaliénable, au-delà de toute considération ou situation "matérielle". Ainsi pour atteindre à l'absolu, pour ne pas l'oublier, en garder le lieu inaliénable, libre et parfait, au-delà de toute corruption et faiblesse humaine, il faut en passer par le détour de la dimension morale, ce qui est Différance et Espacement par rapport à l'Etre, au Savoir, à la Puissance.

PUISSANCE ET CONSCIENCE

L'Etat technocratique, dernière forme historique de l'Etat, peut inquiéter, à cause de sa capacité de puissance quasiment illimitée, dans l'armement bien sùr, mais aussi dans les bio-technologies, dans les sciences logiques, l'informatique, etc... Cependant, l'être humain a toujours eu besoin de technologie, vu son absence d'équipement biologique spécialisé. Et la nature en lui donnant la capacité technologique, lui a aussi donné la conscience, c'est-à-dire la faculté de juger ses actes et de les choisir.

Ainsi, il ne me semble pas qu'il faille s'inquiéter de la puissance technologique, mais la gérer et l'encadrer. L'homme doit prendre au sérieux ses responsabilités de première puissance terrestre, c'est-à-dire qu'il ne doit pas oublier la responsabilité qui accompagne le pouvoir.

L'impuissance ne grandit pas l'être, notamment sur le plan moral. Les soucis moraux n'atteignent que ceux qui ont un minimum de puissance. Par ailleurs, je crois qu'une attitude trop moraliste, religieuse ou politique, contre la puissance, risque de produire des effets très négatifs. Trop de morale tue l'être et je le répète, il n'y a pas d'être sans puissance. Aussi je pense que l'homme au lieu de s'enfermer dans une attitude négative, doit s'allier avec la cause naturelle qui le transcende et assumer ses responsabilités d'acteur de la puissance sur Terre. Ce serait là autre chose qu'une position de lâcheté ou que la rhétorique humanitaire, socialiste ou religieuse qui a colonisé la sphère de l'esprit et entrave toute tentative de réelle libération. La libération étant l'accès à l'être absolu.

Ma solution est donc celle de l'Alliance avec la Puissance Naturelle.

dimanche, juin 04, 2006

ETRE, PUISSANCE, LIBERTE


Il n'y a pas d'être sans puissance. L'Etat cependant n'est qu'une forme de l'être : sa forme politique. Elle n'est pas la forme absolue de l'être, contrairement à ce que pensait Hegel. Peut-être que l'être/puissance s'exprime mieux dans l'élément moral pur. On peut penser aussi à la technologie et par exemple, en ce qui concerne l'élément moral, à internet.

Ici la machine à remplacé le sujet naturel, ou réel. Ce sujet naturel n'est pas définissable seulement comme biologique. Il y entre aussi une composante immatérielle que nous nommons esprit, sans bien savoir de quoi il s'agit en vérité.

L'être absolu, c'est-à-dire la puissance absolue, c'est quelque chose qui est du domaine du transcendant, on ne peut le saisir rationnellement que comme Liberté.

La machine elle, aliène l'homme, en tant qu'elle substitue à l'élément moral inné, incréé, (c'est-à-dire libre), un élément moral artificiel, totalement controlable et donc en tant que tel, séparé de la dimension transcendante du réel absolu.

Internet a été inventé par des militaires, donc dans un but de puissance, de contrôle, de maîtrise de l'élément moral ; soit de sa soumission à des intérêts, à des calculs, à des volontés particulières. Internet a été le moyen pour l'homme de se soumettre la puissance libre de l'Esprit, de l'accaparer. D'où l'impression d'un danger majeur face à cette technologie. Mais le progrés avance ainsi par sauts dialectiques, la liberté s'accroissant avec la puissance, tout en s'opposant à elle.

Le contrôle absolu, ce ne pourrait être que la mort. De toute façon, il ne nous parait pas possible, structurellement parlant ; l'être suppose l'aléatoire, l'impossible, le non définissable, l'incontrolable (c'est-à-dire la liberté). Les entreprises d'arraisonnement de l'être sont donc à terme vouées à l'échec, que la contradiction vienne du dehors naturel (catastrophe), ou du dedans social (opposition politique et armée).

L'Etat qui n'est que la forme sociale et politique de l'être n'est donc pas l'être absolu. Faut-il donc aller chercher cet "absolu" introuvable et problématique du côté de l'esprit, dans l'élément moral ? Est-on là plus près du pur absolu ?

Pas sùr ! On en est peut-être tout aussi éloigné, le lieu de la transcendance étant quelle que soit la forme, le lieu de l'être considéré (social ou moral), définitivement sans commune mesure et hors de saisie. C'est cette rupture, cette solution de continuité que je voudrais penser. Là on n'est plus même dans le temps historique : l'absolu est an-historique. Si les formes sociales et culturelles de l'être humain se déploient dans le temps, l'absolu lui demeure au-delà.

Notre Etat actuel pourrait se définir comme technocratique, si du moins on veut en souligner le caractère aliénant. L'Etat démocratique alors ne serait qu'une illusion rhétorique, recouvrant la réalité des enjeux de puissance propres à l'Etat. Mais on peut aussi comprendre la démocratie comme un désir, allié de la puissance transcendante absolue, visant à subvertir l'ordre technocratique imposé par la super-puissance occidentale à notre monde terrestre. Je préfère quand à moi l'interpréter dans ce sens positif.

Ici je voudrais dire que la révolution islamique iranienne doit être comprise comme un mouvement authentiquement démocratique. Elle s'oriente en effet à partir du refus de la "techno-structure de contrôle" (Dantec), imposée par l'Amérique et ses alliés. Et elle se réfère aussi à la puissance absolue immaîtrisable et transcendante, même si nous n'en partageons pas l'interprétation religieuse et voudrions ici tenter d'en donner une version strictement laïque et rationnelle.

samedi, juin 03, 2006

Le Noyau Dur du Fantasme

Je n'en ai pas encore fini avec le fantasme. Qui en a fini avec quoi que ce soit d'ailleurs ; il n'y a pas de solution finale, et si on vous en propose une, un conseil : fuyez !

Le fantasme lie une scène, en principe imaginaire, c'est à dire non actuelle (mais on peut préférer passer aux actes, comme dans la perversion) avec une jouissance. Le fantasme est essentiellement a-moral et bien sùr a-politique. C'est à dire que le mode de jouissance (le fantasme sexuel) d'un tel n'a en principe rien à voir avec ses choix et ses comportements sociaux. Il n'y a pas de morale, de sens à chercher dans le fantasme. Il est pure répétition du même (la jouissance). Par là il a une certaine force d'adhérence ; il résiste à toutes les tentatives de rééducation plus ou moins bienveillantes qu'on voudrait lui infliger.

Mais est-ce à dire qu'un sujet ne serait pas libre par rapport à son fantasme, qu'il en serait en quelque sorte l'effet (inconscient ou conscient) ? Non, ce n'est pas ce que je pense. Mais pour pouvoir modifier un fantasme, il faut toucher à son "noyau dur", c'est à dire à l'évènement réel qui en est la cause : la scène traumatique originaire. En principe, pour se protéger de cette scène traumatique, pour se défendre contre l'évidence du réel, le sujet oppose au trauma, la jouissance, qui déni ainsi tout ressenti négatif, angoisse ou autre. Lorsque ce mode de défense a été bien compris et analysé, alors le sujet peut le dépasser, non pour accepter béatement le réel, mais pour trouver un autre moyen de s'y opposer : en devenant acteur dans le réel, en entrant comme sujet réel dans le monde réel. Ainsi le fantasme est dépassé, mais alors le sujet a cessé d'être lui-même un fantasme : en entrant dans le réel (où il fait trou et notamment dans le savoir), il est devenu un sujet réel.

vendredi, juin 02, 2006

PHENOMENOLOGIE DE L'ABSOLU



Toutes les sociétés depuis le début de "L'aventure humaine" ont élaboré une conception propre de l'absolu, c'est à dire plus précisément de la Puissance Absolue. Force impersonnelle et indifférenciée (brahman, mana, wakan, manitou, orenda) dans les sociétés mythiques, au contraire personne souveraine (roi, dieu) dans les sociétés théocratiques différenciées et centralisées (naissance de l'Etat), enfin sociétés démocratiques où la liberté comme principe rationnel universel prend la place de la personne souveraine.

Avant l'avènement du symbolique, l'homme vivait comme un animal inconscient. C'est à dire que la puissance n'était pas représentée. Apparemment, la première représentation de la puissance dont nous pouvons être sùr, ce sont les figures animales dessinées sur des supports divers (blocs, objets quotidiens, parois rupestres). L'homme alors se serait détaché de l'animalité, en se donnant une représentation extérieure à lui-même de l'être. Ainsi l'homme est né. Parce qu'il a occupé une place à l'extérieur de l'image, une place qui n'était plus celle de l'être inconscient.



PETIT TABLEAU :

Société naturelle :
La puissance n'est pas représentée. L'homme vit comme un animal inconscient. C'est à dire qu'il est soumis à la puissance naturelle (pulsion naturelle) sans médiation.

(A cette société correspond un état d'inconscience animale : pas de Division)

Société préhistorique :
La puissance est représentée sous la figure de l'animal, par conséquence l'homme cesse d'en être un. L'homme est identifié au territoire qu'il habite. Il essaye d'arraisonner les animaux qui peuplent ce territoire en les dessinant. Les animaux représentent alors un désir et finalement une puissance. Tout en étant du territoire, ils n'y sont pas attachés : ils sont "automobiles" (cf. l'analyse du petit Hans par Freud et l'angoisse du petit garçon devant le fait que le wagon pourrait se détacher du cheval, ou qui sait son père de la famille ou de sa mère). La puissance apparait donc comme une puissance d'altérité, de désir : négation du Même ou de l'Un-territoire. Par le dessin et quelques pratiques magiques, l'homme cherche à tisser un lien (symbolique) avec l'animal, ou plutôt entre le terrotoire et l'animal. Le territoire est en fait un espace imaginaire. On pourrait dire de la grotte, qu'elle matérialise le Contenant Imaginaire (le territoire). Ici donc la puissance apparait plutôt comme une puissance négative, une puissance d'altérité, de différenciation.

(Il y a une première division : Territoire/Animaux. A cette première division correspond une première conscience)

Société mythique :
La puissance est représentée comme une force impersonnelle (brahman, mana, wakan, manitou, orenda, ect...). Elle est donc pensée dans la dimension propre de l'abstraction (dimension symbolique). Il y a là un fort effort d'abstraction par rapport au stade précédent. Le Contenant Imaginaire n'est plus le Territoire, mais le Cosmos. Mais dans ce cosmos (uniciste), l'homme n'a pas encore émergé comme puissance autonome. La puissance est ici cosmique, englobante, indifférenciée. L'homme habite ainsi un cosmos mythique fondé et construit, une demeure où il a sa place, mais en tant qu'il est "compris dedans", par une sorte de fantasme d'inclusion. Il n'a donc aucune liberté, aucune autonomie réelle.

(Dans cette forme sociale, le cosmos est intégré - cf. Cosmos Intégrated, Dantec. La société mythique est toute entière fondée sur le refus de la division et donc de l'Etat - cf. La société contre l'Etat, Pierre Clastres. Son idéal est la répétition éternelle du même. A la limite, la société mythique est parvenue à forclore la division au prix de l'identification du réel et du symbolique ; chamanisme)

Société théocratique :
La puissance est socialement différenciée et s'incarne dans une personne souveraine (dieu, roi). Naissance de l'Etat. La puissance est intégrée à la société ; elle est socialement représentée. L'homme commence à prendre conscience de son autonomie par rapport au cosmos (d'où l'angoisse du pêché et de la culpabilité : la liberté ouvre la possibilité du mal). Le Contenant Imaginaire n'est plus ici le territoire (S-p), ni le cosmos (S-m), mais la société, c'est à dire l'Etat. L'Etat devient donc le lieu d'incarnation de l'absolu (ou du divin).

(Intégration sociale de la puissance, ce qui produit différenciation et division ; naissance de l'Etat, apparition des classes)

Société démocratique :
La liberté devient le principe rationnel (moral) universel à la place du souverain personnel. Le Contenant n'est plus l'Etat mais l'élément moral universel (langage, pensée, esprit). D'imaginaire, il est devenu symbolique. L'Etat a renoncé à incarner l'absolu. L'absolu est pensé comme pensée. Cela suppose un dépassement du cadre politique de l'Etat, ainsi que le pensait Marx contre Hegel. Sauf que Marx pense le réel à partir du matériel (économie, travail) et du naturel (homme animal). Alors que nous le pensons avec Hegel à partir de l'élément abstrait (esprit). En niant l'esprit, Marx ouvre la voie au totalitarisme.
La liberté s'oppose ainsi au pouvoir politique et en est en même temps le principe générateur : dialectique Liberté/Pouvoir ou Société/Etat.

(La division est intégrée comme dialectique à l'intérieur de l'univers moral ; esprit = liberté)

L'essentiel est que l'absolu soit descendu du ciel sur terre. Mais jamais il ne peut être identifié au pouvoir étatique. L'absolu demeure donc en quelque sorte interdit (tabou). Transgresser cet interdit, c'est nier l'absolu (l'esprit comme liberté) et prendre la voie de la réaction totalitaire.

jeudi, juin 01, 2006

Contre la psychanalyse, ou d'un savoir navré.

Notre obsession est la suivante : comment sortir le sujet de ses aliénations, comment le libérer de ses chaînes ?

D'abord, en cessant de l'identifier à l'objet (inconscient) du savoir du maître (du regard).

La psychanalyse est tructurée non comme un langage, mais comme un fantasme.

Si le masochiste est identifié à l'objet de jouissance du maître, alors pour le sujet en cure analytique, le seul moyen de sortir de son aliénation, c'est de sortir du fantasme et par là même du cadre analytique. Sinon, il ne fera que renforcer son aliénation.

La psychanalyse hélas n'est pas forcément une voie de libération. Pour nous, l'homme n'est jamais réductible à un objet de savoir. L'homme est un sujet parlant, il est parole et par cette parole, il divise le maître au lieu de son savoir supposé. Car la parole est différance (Derrida), au-delà du sens.

La véritable question dans le domaine des sciences humaine, c'est si l'on peut réduire l'homme à un objet de savoir. Certainement, tant que celui-ci consent à l'aliénation. Mais non s'il en sort.

Résistance à la castration ? Mais certainement ! Résistance complète et absolue, résistance plutôt deux foix qu'une. Résistance et désir, oui ! Les psychanalystes ont réussi à désigner comme coupables ceux qui résistent à leur discours. C'est un piège à con. Moi je suis toujours du côté de la résistance, par principe. Jamais du côté de l'accusation, c'est à dire du pouvoir (de juger). Je laisse cette place aux salauds ; c'est en effet celle qui leur convient.

Quand il n'y aura plus de juge, plus de guerre et que nous serons libre, alors ce sera la fête éternelle sur Terre, "mais nous nous serons mort mon frêre".

Donc : Mort au Savoir ! Ou ma parole est reconnue et acceptée dans sa valeur absolue, ou c'est la guerre. Point final. Et me voilà bien marri de ce savoir navré.
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